mercredi 29 octobre 2008

Mourir pour des idées


Mourir pour des idées, l'idée est excellente
Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu
Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante
En hurlant à la mort me sont tombés dessus
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente
Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente

Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure
Allons vers l'autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure
Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain
Or, s'il est une chose amère, désolante
En rendant l'âme à Dieu c'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente


Georges Brassens

jeudi 23 octobre 2008

Puisque...


uisque vous partez en voyage
Puisque nous nous quittons ce soir
Mon cœur fait son apprentissage
Je veux sourire avec courage
Voyez j'ai posé vos bagages,
Marche avant, côté du couloir
Et pour les grands signaux d'usage
J'ai préparé mon grand mouchoir
Dans un instant le train démarre
Je resterai seul sur le quai
Et je vous verrai de la gare
Me dire adieu là-bas avec votre bouquet
Promettez-moi d'être bien sage
De penser à moi tous les jours
Et revenez dans notre cage
Où je guette votre retour.

{Parlé;}
Voilà, je vous ai trouvé une bonne place dans un compartiment
où il y a une grosse dame et un vieux curé avec une barbe blanche.
Et puis je vous ai acheté deux livres...
Le premier, c'est la vie des saintes...
Et l'autre, c'est l'exemple de bienheureuse Ernestine...
Cela vous plaît ?


Paroles: Jean Nohain. Musique: Mireille 1935

mercredi 22 octobre 2008

Ce petit chemin...


Ce petit chemin... qui sent la noisette
Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête
On le voit
Qui fait trois
Petits tours dans les bois
Puis il part
Au hasard
En flânant comme un lézard
C'est le rendez-vous de tous les insectes
Les oiseaux pour nous, y donnent leur fêtes
Les lapins nous invitent
Souris-moi, courons vite
Ne crains rien,
Prends ma main
Dans ce petit chemin !
Les routes départementales
Où les vieux cantonniers sont rois
Ont l'air de ces horizontales
Qui m'ont toujours rempli d'effroi...
Et leurs poteaux télégraphiques
Font un ombrage insuffisant
Pour les idylles poétiques
Et pour les rêves reposants...
A bas les routes rabattues
Les tas de pierres,
La poussière
Et l'herbe jaune des talus...
Les cantonniers, il n'en faut plus ! ...
Nous avons pris un raccourci :
Le petit chemin que voici...


Paroles: Jean Nohain. Musique: Mireille

vendredi 10 octobre 2008

La java des bombes atomiques


Tu avais raison Boris...


Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d'Etat
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s'excusa
De ce que sa cagna
Etait aussi petite
Mais sitôt qu'ils sont tous entrés
Il les a enfermés
En disant soyez sages
Et, quand la bombe a explosé
De tous ces personnages
Il n'en est rien resté

Tonton devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au Tribunal on l'a traîné
Et devant les jurés
Le voilà qui bafouille
Messieurs c'est un hasard affreux
Mais je jur' devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu'en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D'avoir servi la France
On était dans l'embarras
Alors on l'condamna
Et puis on l'amnistia
Et l'pays reconnaissant
L'élu immédiat'ment
Chef du gouvernement

Paroles: Boris Vian. Musique: Alain Goraguer



mercredi 8 octobre 2008

La romance de la pluie

J'adore entendre le gai flic-flac,
Le son joyeux de la goutte d'eau
Qui tombe et qui claqu',
Ce clapotis qu'en pizzicato
Font les petit's flaqu's,
C'est la romance de la pluie...

Si quand il pleut mon cour fait tic-tac,
C'est que le jour où je t'ai connu
L'eau tombait en vrac
Aussi depuis j'ai mieux retenu
Qu'un air d'Offenbach
Cette romance de la pluie...

Quand elle nous arrose
La rose fleurit
Donc, moi je suppose
Qu'elle fait s'épanouir notre amour aussi

Paroles: A.Hornez. Musique: J.Stern, J.Meskiel


vendredi 3 octobre 2008

Les feuilles mortes


Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie.
Je t'aimais tant, tu étais si jolie.
Comment veux-tu que je t'oublie ?
En ce temps-là, la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Tu étais ma plus douce amie
Mais je n'ai que faire des regrets
Et la chanson que tu chantais,
Toujours, toujours je l'entendrai !

Paroles: Jacques Prévert. Musique: Joseph Kosma

mercredi 1 octobre 2008

Heureux qui comme Ulysse


Au début du XXème siècle Alphonse Allais avait organisé un système de collecte des bouts d'allumettes afin de les donner aux pauvres petits vieux pour qu'ils se chauffent.
Je pense que nous pouvons faire de même dans ces temps difficiles de pénuries. Je propose que nous récupérions les copeaux de langue de bois de nos hommes politiques déversent par tonnes sur les radios, télés, et dans les magazines.
Cette source de chauffage parfaitement écologique est 100% recyclable et inépuisable.

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Heureux qui comme Ulysse
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
A vu cent paysages
Et puis a retrouvé après
Maintes traversées
Le pays des vertes allées

Par un petit matin d'été
Quand le soleil vous chante au cœur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté

Quand on est mieux ici qu'ailleurs
Quand un ami fait le bonheur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté

Georges Brassens